Comment Beethoven fit-il pour composer lorsqu'il devint sourd ?
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Vous vous en doutez, la combinaison entre surdité et virtuosité peut apparaître comme très complexe, notamment pour un musicien. Et pourtant, en examinant l’histoire du célèbre compositeur Beethoven, nous arrivons au constat que la perte de l'ouïe n’est pas irrémédiablement synonyme de fatalité. Ludwig Van Beethoven, compositeur de génie allemand, aura marqué l’histoire de la musique, et ce malgré une importante surdité qui le toucha à partir de ces 27 ans. Inclassable, représentant la figure de l’artiste libre et indépendant, le virtuose né à Bonn en Allemagne en 1770 n’aura cessé de montrer son talent en improvisation et son indiscutable capacité de composition en dépit de sa perte de l’audition. Comment Beethoven a-t-il vécu sa surdité, et comment cela s'est-il traduit dans ces œuvres ? D’abord, la surdité de Beethoven est principalement documentée par ses correspondances. Si l’on doute sur les origines de ce mal qui le touche, Beethoven attestait à 35 ans avoir des difficultés à entendre les instruments à vent lors des concerts. Baisse de l’audition, acouphènes, à partir de 1814, il commence alors à utiliser des cornets acoustiques, dispositif servant à amplifier le son. Sandrine Cabut, dans un article du Monde, rapporte qu'à sa première représentation publique de sa Neuvième symphonie, en 1824, à Vienne, il est à ce moment totalement sourd. Il tente par tous les moyens de cacher sa surdité au grand public, et devient alors distant avec le monde, pour se concentrer sur son art, unique obsession qu’il cultive encore et encore. Privé de l'ouïe, il correspond par écrit avec ses interlocuteurs, et cherche à ressentir sensoriellement, par tous les sens, les vibrations musicales. C’est cela qui le pousse, selon deux principales hypothèses, à mettre en place des techniques pour composer. La première est le fait de casser son piano. Débarrassé de ses pieds, il positionne son piano à terre, ce qui lui permettait de mieux ressentir les ondes sur le sol. L’autre hypothèse rapporte me fait qu’il se servait d’une règle en bois, qu’il plaçait d’un côté entre ses dents et de l’autre sur la table de piano. La règle transmettait les vibrations du piano à sa mâchoire qui le transmettait à son oreille interne qui était encore fonctionnelle, cela se nommait une “ conduction osseuse”. Il arrivait ainsi à percevoir les notes. La surdité aura fait abandonner l’activité de chef d’orchestre à Beethoven qui se sera alors concentré sur la composition. Capable de se représenter la musique mentalement, il écrira quelques-unes de ces œuvres les plus complexes, comme la “Hammerklavier” une de ces dernières sonates. Le travail récent de certains experts montre que Beethoven, dans sa perte progressive de l'ouïe ,à peu à peu privilégié les sons médium et grave qu’il percevait mieux, puis une fois totalement atteint par la surdité, est alors revenu à son, je cite Sandrine Cabut, “monde musical intérieur”. Voila, vous en savez un peu plus sur Beethoven et sur la manière dont il est arrivé à transcendé son mal pour créer. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices