Comment s’exprime la terreur du vide dans l’art ?

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Nous avons l’habitude dans l’art et plus précisément dans la peinture, d’entendre parler d'œuvres, qui d’une manière ou d’une autre, mettent en scène le vide. Par exemple, certains monochromes peuvent laisser une telle sensation, causée par leur uniformité. Nous nous intéressons aujourd’hui à ce que l’on pourrait caractériser comme l’un des contraire de ce vide dans l’art. Mais alors, de quoi parle t-on exactement ? Nous parlons de ce qu’on appelle l’Horror vacui, une expression venue du latin qui signifie donc littéralement la terreur du vide. L’Horror Vacui dans les arts visuels, définit le fait de remplir au maximum la surface d’une œuvre avec des détails. Le terme vient d’un critique d’art italien, Mario Praz, qui l’a d’abord employé pour décrire l’atmosphère suffocante qu’il ressentait dans l’ornement des meubles datant de l’époque victorienne. Les tapisseries de la seconde moitié de 19ème au Royaume-Uni pouvaient par exemple montrer un nombre important de motifs floraux, comme dans le travail de William Morris, qui donnaient une impression de surcharge. Cette pratique ne date pas d’hier puisqu’elle constituait déjà en Grèce antique, pendant la période géométrique, entre  900 à 700  avant notre ère, un élément stylistique important. On retrouve par la suite des exemples d’Horror vacui dans l’art religieux du moyen âge, comme dans le livre de Kells, un manuscrit datant du 9ème siècle illustré de nombreux motifs ornementaux. Ce principe est également utilisé au 16ème siècle comme le montre la très précise gravure de Jean Duvet nommée La chute de Babylone et réalisée en 1955. Plus proche de nous, l’Horror vacui est utilisé de manière importante dans l’art brut, un mouvement qui englobe les productions de personnes exemptes de culture artistique. Le peintre brut suisse du 20ème siècle Adolf Wolfli remplit fréquemment, dans ces peintures, les espaces par des écritures ou des notations musicales. Vous l’avez compris, le principe d’Horror Vacui est donc utilisé de tout temps, par toutes sortes d’artistes. Sans doute, cette notion de remplissage de l’espace est intrinsèque aux domaines artistiques sous toutes leurs formes, d’autant plus qu'à partir du moment où il y a eu support et activité artistique, il y a également eu envie de combler le vide de la part des humains. La notion d’Horror Vacui est donc très répandue, autant dans l’art que dans la philosophie, car elle désigne également une théorie portée par Aristote selon laquelle je le cite, “la nature évite le vide”. Ainsi, l’horreur du vide à pris des formes très diverses, tantôt abstraites tantôt plus concrètes, et on peut également aujourd’hui la retrouver dans des livres pour enfants. La célèbre bande-dessinée Ou est Charlie ? est sûrement l’un des exemples d’Horror vacui les plus parlant. Chaque page pensée par Martin Handford, où l'on s’amuse à retrouver Charlie est remplie entièrement de minutieux détails et d’histoires indépendantes sur lesquels il faut s’attarder une à une pour les percevoir. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

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