Que représente la couronne pour Jean-Michel Basquiat ?
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Nourri par les influences de sa jeunesse et par ses diverses luttes, le peintre Jean-Michel Basquiat va devenir dans les années 70 et 80 un artiste majeur d’avant garde de la culture underground new yorkaise. En 1976, âgé d'à peine 16 ans, au même moment ou Keith Haring recouvre les murs de ses Radiats Babies, Jean Michel Basquiat va se faire connaître en graffant près des galeries d’art de Manhattan le mot SAMO, qui signifie Same Old shit, pour faire référence au quotidien des jeunes afro américains. Sa créativité lui servant à exprimer ces réflexions, mais également son intérêt pour des thèmes comme la lutte pour la cause afro-américaine, la musique jazz, le corps humain, ou encore la religion l’amène rapidement vers les galeries d’arts. La couleur et les mouvements de sa peinture transmettent pour l’époque l’énergie de toute une génération, il devient à 23 ans en 1983 le plus jeune artiste jamais exposé à la Biennale du Whitney Museum of American Art, musée d’art à Manhattan. Parmi les éléments récurrents de sa peinture, on peut retrouver le symbole de la couronne, mais alors que représente-elle pour l’artiste Basquiat ? Qu’elle soit d’épines ou à 3 branches, la couronne est devenue l’un des plus forts emblèmes de l’art criant et revendicateur de Jean-Michel Basquiat. Apparue très tôt dans ses dessins, la couronne pourrait transcender une envie chez lui de reconnaissance, qu’il entretient depuis sa jeunesse dans une famille relativement instable. Elle ferait également écho à ses racines, les Basquiat étant des nobles français ayant émigrés aux Etats-Unis et à ses vocations. Son ami l’artiste Francesco Clemente dira je cite “ La couronne de Jean-Michel a trois pointes, une pour chacun de ses trois lignages royaux : le poète, le musicien et le champion de boxe “ Mais bien plus loin que ces seules hypothèses, la couronne à trois branches est un moyen pour Basquiat de se réapproprier les lois de domination dans ses œuvres. Il suffit ainsi de remarquer que ces ornements sont fréquemment positionnés au-dessus de mots, de questions ou de personnages, sur lesquels Basquiat met alors l’emphase, et redéfinit la verticalité dans ses toiles. Cela rentre d’autant plus en résonance avec sa situation personnelle : premier street-artist à entrer dans le monde de l’art contemporain, la très importante commercialisation de ses oeuvres le propulse loin de son passé modeste, dans des milieux ou le luxe est commun, et où il lui ait difficile de s’adapter aux codes sociaux des sphères élitistes du monde de l’art qu’il commence à fréquenter dans les années 80. Il peint ses héros, capte la culture populaire américaine, dessine les griots africains qui transmettent leurs histoires, et refuse tout au long de sa courte vie jusqu'à sa mort en 1988 d’une overdose, de voir l’art comme marchandise, en écrivant par exemple sur certaines de ces toiles les mots ; “Not for sale”. Voilà, j’espère vous en avoir appris un peu plus sur le street-artist Jean-Michel Basquiat et de son utilisation de la couronne, comme symbolique de son monde, de ses luttes, et comme l’un des plus célèbres éléments de son art. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices