Qu’est-ce qu'un “hareng rouge” au cinéma et en littérature ?
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Nous avons déjà évoqué, dans un précédent épisode, ce qu’était un Macguffin dans un scénario. Aujourd’hui, nous nous concentrons sur un autre élément scénaristique dont vous ne connaissez peut-être pas le nom mais que vous avez sûrement déjà croisé, le hareng rouge. Rassurez-vous, nous ne parlons pas du poisson, mais bien d’une technique utilisée assez fréquemment au cinéma et en littérature. Le hareng rouge, ou en anglais, red herring, fait référence à un procédé de narration utilisé par les scénaristes ou les écrivains, qui vise à mettre en place une ou plusieurs fausses pistes dans une histoire, qui donnera un retournement final que le spectateur ne pouvait pas anticiper. Par ce procédé, les créateurs d’une œuvre s'assurent également du fait que cette ultime révélation donne un tout autre sens à l’intrigue qui s’est précédemment déroulée, que cela amène d’autres possibilités d’interprétations aux spectateurs. Mais alors pourquoi appelle t-on cela un hareng rouge ? L’origine de l’expression reste complexe à déterminer, mais on suppose principalement que cette dénomination viendrait du kipper, un poisson fumé très odorant alors utilisé dans la chasse pour éduquer les chiens à suivre une piste ou à les détourner de celle-ci. Toute la difficulté de cette technique réside donc dans le fait d’amorcer et de disséminer des indices tout au long du film ou du livre afin que le rebondissement final ne donne pas l’impression de sortir de nulle part. Des éléments qui ne sont pas trop évidents, qui se doivent de rester ambigu. Le hareng rouge reste donc une technique subtile, que les réalisateurs et romanciers doivent manier avec attention, pour pouvoir garder l’effet de surprise intact. Dans quelles œuvres peut-on trouver ces fameux harengs rouges ? Hé bien, parmi les long métrages les plus célèbres qui se servent de ce procédé, on peut trouver le film “Sixième Sens” réalisé par Night Shyamalan, qui pour ce faire met en place des ellipses qui permettent de cacher des éléments importants de l’intrigue en se mettant dans la logique et le point de vue du spectateur. De cette manière, le spectateur comble les espaces laissés par la narration avec ses hypothèses, et permet au hareng rouge de donner du sens au tout. On retrouve également les films “Usual suspects” de Bryan Singer, ou bien “Fight Club” de David Fincher qui se servent eux aussi d’un hareng rouge pour étoffer leurs récits. En littérature, on peut noter l’utilisation de ce procédé dans les romans d’Agatha Christie qui en fait même explicitement référence et usage dans son histoire “Ils étaient dix”, en l’évoquant dans la comptine qui fait office de fil rouge. Dans cette dernière, le red herring, traduit par hareng sault ou rouge, peut être interprété de manière littérale comme le poisson, mais également dans le sens technique du terme, alors que Agatha Christie joue sur cette ambiguïté. Voilà, j’espère vous en avoir appris un peu plus sur le hareng rouge, une technique populaire des scénaristes et romanciers notamment dans le genre policier, sur laquelle vous pourrez maintenant poser un nom. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices