Qu’est-ce qu'un “MacGuffin” au cinéma ?
Choses à Savoir ART - A podcast by Choses à Savoir
Categories:
Le terme MacGuffin ne vous dit peut-être rien, et pourtant, vous le rencontrez dans chaque film de fiction ou presque, que vous regardez. Sauriez-vous dire ce qu’on en commun le crâne de cristal dans Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal, un disque dur volé dans Skyfall ou encore un diamant de 24 carats dans le film Snatch de Guy Ritchie ? Hé bien ce sont tous des MacGuffin. Ce mot cache en fait une technique utilisée au cinéma pour développer un récit. Il faut voir le MacGuffin comme un prétexte au développement d'un scénario mais qui se révèle capital pour les personnages principaux du film. Bien que le principe soit utilisé depuis les débuts du cinéma, l’expression est en réalité popularisée par l’un des réalisateurs britanniques les plus influents au monde, le célèbre Alfred Hitchcock. Il va d'ailleurs en fournir une définition lors d'une conférence donnée en 1939 à l'université Columbia. Il décrit ainsi le MacGuffin comme, je cite : “l'élément moteur qui apparaît dans n'importe quel scénario. Dans les histoires de voleurs c'est presque toujours le collier, et dans les histoires d'espionnage, c'est fatalement le document.” Mais d'où vient son appellation? Selon Donald Spoto, biographe de Hitchcock, l’expression viendrait de Angus MacPhail qui était l’ami et le scénariste du ‘Maitre du Suspense’. Hitchcock utilise d’ailleurs ce principe à maintes reprises : On retrouve comme MacGuffin une somme d’argent volée dans Psychose sorti en 1960 ou des bijoux dans La Main au collet en 1955. Mais pour Hitchcock, son meilleur MacGuffin reste celui présent dans son long métrage La Mort au Trousses sorti en 1959. Pourquoi ? Parce qu’il est représenté dans le film par des secrets du gouvernement, qui sont évoqués tout du long mais qui ne sont jamais représentés physiquement : ils restent purement abstraits. Dans l'œuvre d’Hitchcock, le MacGuffin perd de l’importance à mesure que l’intrigue avance. En effet, le réalisateur comme il le confiera notamment à François Truffaut, va à l’encontre des personnes qui exigent une cohérence parfaite pour tous les détails d’un film, qu’il appelle alors les “vraisemblants”. Il prône le film comme un spectacle en soi qui ne doit pas nécessairement copier à l’identique la réalité. Principe fondamental du 7ème art, le MacGuffin est présent dans un nombre très conséquent de films de fiction, qui peuvent alors se l’approprier chacun à leurs manières et lui donner une importance variable. Cela va de Tarantino avec une mallette mystérieuse dans Pulp Fiction à Marvel avec les pierres d'infinité dans les films des trois premières phases de l’univers, en passant par Claude Chabrol, avec une statue de flore dans La Demoiselle d’Honneur. Voilà, vous en savez un peu plus sur le MacGuffin, un élément bien connu des réalisateurs mais également des écrivains, qui passe parfois inaperçu ou presque parmi les spectateurs. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.