De la reconnaissance faciale aux JO de Paris 2024 (et même après) ?
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Le projet de loi sur les Jeux olympiques et paralympiques prévoit l'expérimentation des caméras « augmentées » utilisant l’intelligence artificielle pour détecter les mouvements de foule, les objets abandonnés et les personnes marchant à contre-sens. De quoi lever des doutes chez plusieurs observateurs, dont la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés), qui a rendu un avis en décembre dernier sur les risques de collecte de données personnelles dans l'espace public avec ce genre de dispositif automatisé. D’après la Cnil, le gouvernement aurait mis plusieurs garanties sur la table pour que le déploiement expérimental de caméras augmentées se fasse sans danger ni abus. Dans le détail, les dispositifs ne devraient être utilisés QUE dans un cadre limité et pour des événements spécifiques, tels que les manifestations sportives, récréatives ou culturelles. La reconnaissance faciale, elle, ne sera pas utilisée. Ce ne sera pas non plus le cas de la connexion avec d'autres fichiers de données personnelles qui aurait permis d’identifier des individus. De plus, un humain sera toujours présent pour pouvoir réagir en fonction des alertes des différents dispositifs, sans compter que les images traitées ne devraient pas être conservées d’après le contenu du texte de loi. Car lorsque l'on utilise l'IA pour faire de la reconnaissance faciale automatique via des caméras de vidéosurveillance, le risque est forcément que cet usage ne devienne permanent sous couvert de « sécurité ». Si d’après la Cnil, l’usage de ces technologies semble défini de manière assez précise dans le texte de loi, il subsiste tout de même un doute quant au fait que cette loi pourrait devenir permanente et ne pas se limiter aux seuls JO de 2024. Car comme évoqué précédemment, la loi propose d'expérimenter le procédé lors de grandes manifestations sportives jusqu'au 30 juin 2025, soit un an après la fin des JO de Paris. Ceci dit, l’ajout du terme « risque terrorisme » qui est certes bien présent depuis plus d’une décennie, mais que les politiques brandissent sans cesse quand il est question de sécurité, et bien ces dispositifs pourraient être éventuellement être exploités bien au-delà de l’été 2024, et dans un cadre plus large que le simple sport, comme les manifestations récréatives ou culturelles, comme les concerts ou rassemblement festifs… Si rien n’est évoqué explicitement, l'intention semble tout de même de rendre ce projet de loi permanent en prenant les JO comme point de départ. C'est en tout cas l'opinion du Conseil d'État qui expliquait l’an dernier que le texte est conçu pour pouvoir s'appliquer en dehors de la période des Jeux olympiques. Reste à savoir si ce sera vraiment le cas ou pas. Son examen au parlement devrait avoir lieu début avril. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices