#99 Hiba Debouk · "Nos futurs"

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đŸ‘Ÿ "Nos futurs" En ce moment, la planification territoriale a la fĂącheuse tendance Ă  se transformer en foire d’empoigne autour d’un tableur Excel. C’est une forme de lutte pour la place (artificialisable) obnubilĂ©e par un prĂ©sent simpliste, alors que l’on aurait bien besoin de travailler collectivement des futurs compliquĂ©s. Et si c’était le moment de renouveler la prospective territoriale dans cette pĂ©riode de turbulences ? Les crises Ă©cologiques imposent de regarder le temps long en face, alors on observe ici et lĂ  Ă©merger des dĂ©marches de prospectives intĂ©ressantes. Elles sont souvent dĂ©couplĂ©es de l’élaboration des documents de planification urbaine, et vont mĂȘme parfois jusqu’à transgresser les frontiĂšres administratives. J’ai eu l’occasion d’en suivre quelques-unes, mais surtout d’échanger rĂ©cemment avec Hiba Debouk, qui est intervenue pour AREP dans plusieurs dĂ©marches de ce type. Je vous invite Ă  Ă©couter cette discussion dans le podcast ci-dessous, dont je tire plusieurs pistes. D’abord, que le temps oĂč l’on se choisissait un futur est rĂ©volu. Non seulement les crises Ă©cologiques rĂ©duisent notre champ de libertĂ©, mais elles nous font rentrer dans une Ă©poque marquĂ©e par l’incertitude, nos Trente Turbulentes. Affronter cette crise du brouillard commence donc par renoncer Ă  arbitrer entre des scĂ©narios, pour garder les futurs toujours au pluriel, et regarder les plus inconfortables en face. Mais sortir d’une planification dĂ©terministe qui pave le chemin vers un futur aussi optimiste que vain n’est pas non plus renoncer Ă  l’action et Ă  notre capacitĂ© Ă  agir, bien au contraire. La prospective n’est pas un passe-temps thĂ©orique, c’est un puissant moyen de passage Ă  l’action. Penser aprĂšs-demain, permet de prendre aujourd’hui des dĂ©cisions Ă©clairĂ©es par le dĂ©tour prospectif, et de structurer des plans efficaces, car adaptables. C’est justement parce qu’il y a urgence Ă  agir qu’il faut plus que jamais regarder au loin. Je retiens surtout de cette conversation que la prospective ne doit pas rester l’Ɠuvre d’experts. « Nos futurs » (pour reprendre le titre de l’excellent podcast du CAUE de Haute-Savoie), sont de magnifiques sujets de conversation dĂ©mocratique qui doivent dĂ©sormais ĂȘtre pleinement entre les mains des citoyens. Ce sont aussi de formidables moyens de dessiner une vraie coopĂ©ration territoriale qui sera dĂ©terminante pour gĂ©rer les crises comme pour mener les transitions. Et si s’imaginer des futurs communs, au-delĂ  des frontiĂšres des institutions, Ă©tait le meilleur moyen pour faire territoire ? Des lieux, des gens et des liens tissĂ©s en s’imaginant des futurs Ă  soi, quoi de mieux pour revenir convaincu de la nĂ©cessitĂ© de mener collectivement les transitions nĂ©cessaires ? – Sylvain Grisot (Linkedin) Pour aller plus loin : No(s) futurs, le podcast du CAUE de Haute-Savoie : https://ilot-s.caue74.fr/publications/nos-futurs-podcast/nos-futurs/ L’exposition “RĂ©parer le futur” du mĂȘme CAUE, dont Hiba Debouk est commissaire : https://ilot-s.caue74.fr/expositions/expositions-hors-les-murs/reparer-le-futur/ “1962 : les enfants imaginent l'An 2000...”, une vidĂ©o de l’INA : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/man4824558779/1962-les-enfants-imaginent-l-an-2000 Le Joli Mai - Les grands ensembles, de Chris Marker : https://www.youtube.com/watch?v=eUY9XzjvWHE Les illustrations d’Albert Robiba : https://gallica.bnf.fr/conseils/content/albert-robida

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